Cet article a été initialement publié dans la newsletter du Parti socialiste genevois du 28 février 2022. Vers l’article original
« Pour la dignité des travailleuses et travailleurs: sauvegardons les salaires minimaux cantonaux ». Avec ce titre, la résolution présentée à l’initiative de la délégation genevoise et adoptée samedi à l’unanimité par le congrès du PS Suisse énonce clairement ses objectifs: défendre les droits des salarié-es et combattre, si nécessaire par le référendum, le projet en cours aux Chambres fédérales pour restreindre les salaires minimaux adoptés par plusieurs cantons.
Ce n’est un secret pour personne: primes maladie, énergie, charges et loyers augmentent. Les salaires ne suivent pas et le phénomène des working poor s’accentue. Les salaires minimaux instaurés dans les cantons répondent donc à un besoin indéniable de la population et sont une expression de la souveraineté populaire et cantonale.
Cela a manifestement déplu à certain-es. Lors de la dernière session parlementaire, les Chambres fédérales ont donné suite à une motion d’Erich Ettlin demandant que les conventions collectives déclarées de force obligatoire priment sur ces règles cantonales. Autrement dit, des contrats privés deviendraient supérieurs aux lois votées par le peuple.
Selon les tenants du texte, le partenariat social serait mis en danger par l’existence d’un salaire minimum légal. Alors que certaines personnes pourraient perdre jusqu’à 1000 francs par mois, d’autres préfèrent donc défendre le pouvoir des syndicats patronaux. Cette attaque frontale contre nos acquis sociaux montre le mépris de la majorité de droite pour les salarié-es et pour les décisions populaires lorsqu’elles ne vont pas dans son sens.
Les conséquences en cas d’acceptation du projet sont claires : sous-payer les employé-es pour maximiser les profits privés et reporter les pertes sur la collectivité en poussant ces personnes à l’aide sociale. Il y a de quoi être choqué. D’abord, parce qu’il n’est pas normal de ne pas pouvoir vivre de son travail. Ensuite, parce que cette même majorité de droite fait tout pour restreindre l’accès et les prestations de l’aide sociale. Une attitude hypocrite qui n’a qu’un seul effet: créer d’autant plus de précarité parmi la population.
En adoptant notre résolution, le PS, lui, choisit d’être la voix des gens! Car un salaire, ce n’est pas qu’une question d’argent, c’est une question de dignité. Et nous voulons assurer à chaque travailleuse, à chaque travailleur, un salaire décent et une vie digne.
Mon intervention au congrès. Source d’image: PS Suisse Livestream complet sur Youtube.
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