Cet article a été initialement publié dans Postscriptum, le journal du Parti socialiste genevois, de mai 2024. Vers l’article original.
Le Centre veut instaurer un mécanisme automatique de « frein aux coûts ». Les coûts de la santé ne pourraient ainsi pas évoluer plus que « l’économie nationale et les salaires moyens ». Seulement, les salaires n’augmentent pas, alors que la santé, elle, doit suivre les besoins de soins de la population. Indexer la santé sur les salaires n’est pas une solution pour rester en bonne santé !
L’initiative veut des « incitations efficaces » pour garantir cette non-évolution des coûts. On peut prédire que, comme d’habitude, la majorité de droite s’attaquera aux assuré-es plus qu’aux assureurs, car en langage bourgeois, « inciter à baisser les coûts » signifie surtout :
- Faire pression sur le personnel soignant et ses conditions de travail,
- Réduire les prestations,
- Augmenter les franchises et les quotes-parts pour dissuader les gens de se faire soigner.
Cyniquement, Le Centre évoque sur son site internet les prix des médicaments et les lobbyistes qui empêchent les réformes nécessaires d’avancer. C’est vrai : en Suisse, nous payons trop cher certains produits et les caisses-maladie sont trop présentes en politique. Sauf que Le Centre est LE parti qui fait entrer le plus grand nombre de lobbyistes au Palais fédéral ! Et comme membre de la majorité depuis des décennies, il pouvait agir mais n’a rien fait. Dans un sens, les élu-es du Centre ont ainsi lancé cette initiative pour se dire à eux-mêmes de faire leur travail…
Cette initiative n’est donc pas crédible et tient surtout de la récupération politique. Notre position est claire: le PS soutient les solutions, pas les alibis.
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